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LES COUPS DE CŒUR DU CLUB DE LECTURE SEPTEMBRE 2007
 

Le nouvel amour / Philippe Forest (Gallimard)
Couvrir le territoire du deuil avec ce beau roman de Frédéric Forest où l’auteur vit à jamais la disparition de son enfant, sa petite fille Pauline (l’Enfant éternel) devenue un enfant de papier.
Avec l’étonnement d’être encore vivant Forest avance, et au fil de sa vie sans elle, il rencontre Lou, jeune femme qui pourrait le faire sortir un moment de sa douleur. Pourtant c’est cette même douleur qui va sceller le nouvel amour de sa fin promise. Avec elle il entame une liaison adultère sans quitter Alice sa femme.
« Tout est permis afin de se sauver du désastre du temps ». L’auteur avec Lou, ne fait que revivre désespérément ce qui est perdu. Et c’est pour cela que son récit se termine par ce magnifique paradoxe puisqu’il n’y a pas « plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux ». Et de conclure que « sans doute, c’est la loi, ne peut on faire un roman que de ce qui se termine ».
Un beau livre qui ne s’encombre pas de la moralité des vivants et exalte les sursis inespérés.

1981 / Eric Emptaz (Grasset)
Avec ce roman habile et mélancolique, Eric Emptaz rédacteur en chef du Canard enchaîné se souvient de cette période d’euphorie, de fausse rupture et de paranoïa chez les classes proches du pouvoir d’avant. Dans une plongée où la fiction la plus romanesque flirte avec la plus vile des réalités Emptaz sait retrouver l’euphorie, l’enthousiasme et l’engouement de toute une jeunesse, toute une génération qui veut changer le monde comme si le monde c'était la France.
Au fil des pages, Emptaz passe en revue les protagonistes les plus en vue de cette belle époque où les convictions et la valse-hésitation composaient une danse irrésistible. Et puis survient Mitterrand dont la force était d’avoir laissé du temps au temps pour en toute occasion asseoir un pouvoir qu’il avait suffisamment observé pour en connaître les arcanes et les limites. Il y a une forme d’éducation sentimentale dans ce roman d’apprentissage qui par bonheur ne craint pas quelques effluves de nostalgie. Mitterrand incarne 1981. Un roman séduisant.

Lydie Salvayre / Portrait de l’écrivain en animal domestique (Seuil)
Certains diront que ce livre est une manière de farce sur le capitalisme et ils auront raison. Mais si le livre de Salvayre fait souvent sourire et souvent rire c'est qu'il décrypte avec une rare acuité le rapport très humain que chacun peut engager avec le pouvoir et l'argent. Une personne convaincue, militante et vigilante n'est pas à l'abris de baisser la garde. Il y a des moments de faiblesse chez les vivants, et même chez les plus forts. On ne saura d'ailleurs, si le fort est l'écrivain avec sa conscience de l’humanité ou le patron richissime avec sa conscience du marché.
Quand Lydie Salvayre brosse le portrait de cette romancière qui accepte malgré ses réticences d'écrire la biographie de Jim Tobold roi du hamburger, champion hors classe de la mondialisation on ne peut pas éluder la question de la littérature lieu de résistance et penser à tous ces écrivains forcément exemplaires qui n’auraient pas sacrifié leur honneur au nom d’une déontologie. Mais autres temps autres mœurs. Le statut de l’écrivain est plus que jamais installé dans la fluctuation inhérente à la valeur du marché. L’écrivain imaginé par Salvayre découvre le pouvoir du fric, et prend plaisir aux fastes. Cet écrivain là n’a plus le sang et les larmes pour justifier ses errances. Cet écrivain là connaît le désoeuvrement. On se rend compte que la guerre économique multiplie les effets. Salvayre signe ici son livre le plus audacieux, une farce éloquente qui est aussi un moyen puissant de mesurer la propagation du vide. Le désespoir n'est pas loin.

Eric Fottorino / Baisers de Cinéma (Gallimard)
Les baisers de cinéma ne sont-ils pas nos baisers de secours pour reprendre le titre magnifique du cinéaste Philippe Garrel ?
Dans ce Roman Fottorino investit le phantasme de tout cinéphile. L'actrice comme objet d’une affection d’urgence.
Le héros du livre, Gilles avocat divorcé de 40 ans rend visite à son père brillant photographe de plateau de la nouvelle vague qui lui déclare avant de mourir qu'il est né d'une brève rencontre avec une actrice
De cet aveu Fottorino, évoque une conquête du cinéma où les actrices de Premier plan sont Martine Carol, Delphine Seyrig, Anouk Aimée ou Françoise Dorléac.
Il guette le sourire, la pommette, la filiation. Mais lors d'une projection de "Ma Nuit chez Maud" il rencontre dans la salle le visage de Mayliss. Cette dernière va hanter progressivement les nuits blanches de cet homme qui s'enferme dans le discours amoureux sublimé par le cinéma. La confusion l’envahit et le film de sa vie tourne court. Fottorino sait alors que des baisers de cinéma doivent rester des baisers de cinéma. Que la vie s’échappe entre les prises. Un livre hommage au 7ème Art qui mélange réel et fiction au risque de nourrir notre nostalgie qui est encore ce qu’elle était.

François Poirié / Comme une apparition (Actes Sud)
Avec ce titre tiré de l'éducation sentimentale de Flaubert, François Poirié signe un joli livre qui n'est pas une biographie de Delphine Seyrig, mais l'histoire d'une fascination durable. DS telle qu'il l'a surnomme a l'âge de sa mère,
DS c'est une voix, un violoncelle, une inconnue célèbre. Une vague à elle seule qui écume le meilleur d'une littérature et d'un cinéma que l'auteur prend en affection. Duras, Resnais, Robbe-Grillet, Bunuel, Truffaut…
DS longue silhouette blonde, fidèle accompagnatrice des jours qui s’en vont dans la douceur, dans la douleur.
Ni biographie, ni hagiographie, ce livre est avant tout le récit d'une vie dont les épisodes variables convergent à un moment vers un visage rallié comme un paysage. Un très joli livre sur l'amour qui nous sauve. Celui qui est ailleurs, impalpable et prenant.

Julien Letrouvé, colporteur / Pierre Silvain (Verdier)
Dans les années qui succédèrent à la révolution, à travers les campagnes de champagne et d'Ardenne l'histoire de Julien, un enfant trouvé qui choisit le métier de libraire ambulant, de colporteur. Julien se consacre à la propagation de la lecture. C'est un jeune homme obstiné qui a le goût des mots et des histoire, depuis qu'enfant une paysanne lui lisait des contes à haute voix et berçait ses nuits de légendes fabuleuses. Julien ce défenseur amoureux de la bibliothèque bleue est analphabète. Un détail. Les livres il les porte avant de les colporter. Une des surprises de la rentrée littéraire. Dans une langue somptueuse, le livre de Pierre Silvain, consacre un héros rimbaldien comme nous n'en avions vu depuis longtemps. Une rencontre où la poésie ne trahit pas l'histoire.



Des chats et des hommes / Patricia Highsmith (Calmann- Lévy)
" Un écrivain n'est jamais seul avec un chat, qui plus est, qu'il déambule ou qu'il dorme, un chat est une œuvre d'art vivante, en perpétuelle métamorphose ". Cette considération de Patricia Highsmith est un avis que partagent sans doute bon nombre de ses collègues écrivains qui ont assuré devoir à leurs chats une part de leur inspiration. C'est donc avec un petit recueil ( trois nouvelles, des poèmes un petit essai et des dessins) entièrement dédié à l'animal que Patricia Highsmith fait valoir un talent qu'on lui connaît depuis longtemps. Même si ce livre est manifestement un coup d'éditeur et non une intention d'auteur, le plaisir de voir le félin prendre de la place avant de ne prendre la place, sa place est un régal tant Highsmith excelle dans le registre de l'usurpation d'identité. Un livre sans importance qui laisse des traces ou plutôt des griffes.


Il n’y a pas de grandes personnes / Alix de Saint André (Gallimard)
Qui pouvait imaginer que derrière la talentueuse rédactrice de ELLE, se cachait une amoureuse de la meilleure littérature? Alix de Saint-André jeune fille bien née et éventuellement dérangée, qui nous avait dans ses premiers livres fait partager quelques joies significatives de sa jeunesse confortable (quoique..) nous livre avec son dernier opus un bijou d'érudition et d'affection merveilleusement mis en cadre. L'idée de se faire une histoire avec cet homme historique à la façon dont on se choisit un amant vaut pour cette scrupuleuse posture qu'elle tient jusqu'à la limite : la littérature d'abord. Alix de saint André, par des chemins qui ne s'écartent jamais vraiment de l'œuvre de son héros (Il faut pourtant passer par la lecture de Rousseau, Chateaubriand, Proust, Gide) ne s'étonnera pas que certains la surnomment désormais Alix de Saint André Malraux.



Shutter Island / Dennis Lehane (Rivages thriller)
Dennis Lehane est passé maître dans l'art du suspens. Et s'il sait faire frissonner son lecteur c'est au prix d'une imagination qui ne fait jamais l'économie du plausible? Lehane qui connaît le poids d'un rebondissement s'attache à humaniser la moindre situation. L'histoire se déroule sur Shutter Island une île isolée dotée d' un hôpital psychiatrique où les malades sont des meurtriers atteints de graves troubles mentaux. Les fédéraux Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont appelés après la disparition d'une des patientes. Rapidement le personnel soignant se révèle aussi inquiétant que les malades. Que se passe t-il vraiment dans cet établissement? Le climat d'angoisse s'accentue au gré de la tempête qui a gagné l'île. Les incertitudes se multiplient jusqu'à la dernière ligne. Shutter Island a fait de son lecteur un prisonnier. C'est un mérite suprême.


A reculons comme une écrevisse / Umberto Eco (Grasset)
Les textes de Umberto Eco couvrent la période janvier 2000 à décembre 2005. Dans cette Italie Berlusconienne l'auteur revient sur la manière rétrograde qui semble gagner le monde, la vieille Europe (et pas seulement l'Italie) dans sa façon d'aborder les problèmes de société. Le retour des guerres chaudes, les incertitudes de l'union européenne et le retour aux nationalismes et aux régionalismes, le populisme médiatique, la prépondérance des jeux et de l'ésotérisme, la montée des intégrismes, le retour de l'antisémitisme, l'effritement du secteur publique en faveur du privé, la perte progressive de l'intimité de nos vies et de nos libertés sont quelques uns des sujets traités par l'intellectuel italien qui ne se départit jamais de cet esprit qui rend évident ce que d'autres auraient définitivement consacrés de complexe. Avec Eco cette marche à reculons est une trajectoire qui mérite l'attention de chacun. L'appétit venant, on sait comment finissent les écrevisses !


Festivus Festivus / Philippe Muray (Fayard)
De juin 2001 à décembre 2004 Elisabeth Lévy et Philippe Muray confrontent leurs idées au cours de conversations mouvementées. Ils passent en revue un inventaire des plus improbables avec une causticité et une lucidité réjouissantes. Du Larzac à l'Irak, de Bagdad à Paris-Plage, de la nuit blanche à la canicule noire, des intermittents en éruption aux tortionnaires d'Abou Ghraib, de "Loft Story" au mariage gay, du Christ de mel Gibson aux pérégrinations des damnés de l'alter(mondialisme), du 11 septembre au 21 avril, on suit les aventures de Festivus festivus, descendant d'Homo festivus comme Sapiens sapiens succéda à Homo sapiens, "dernier homme" occidental, rebelle rémunéré, créature emblématique de la nouvelle humanité. Et toujours revient cette interrogation lancinante, cette obsédante question de fond : y a t-il une vie après l'histoire ?



Notre association a publié, en 2002, Les clémentines poussent aussi à Saint-Leu, une enfance saint-loupienne, disponible à la bibliothèque. Depuis, Clémentine, son auteur - de moins en moins anonyme ! - est devenue une habituée de Signets. Cette fois elle nous exprime sont enthousiasme à propos du Club Lecture qui se réunit régulièrement à la bibliothèque. Nul doute : après l'avoir lue, vous la rejoindrez autour du prochain auteur présenté !

 

Sylvie Germain

Tobie des marais

 

François Cheng

L'éternité n'est pas de trop

 

 

Stefan Zweig

Le monde d'hier

 

 

 


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